La polémique Orelsan

Orelsan, je ne connaissais pas.

Enfin… si ! Je suis passablement branchée rap and co, alors son dernier morceau je le connais. Pour autant, Je n’avais pas vraiment retenu le nom du rappeur. Je ne connaissais pas non plus le morceau “sale pute” et encore moins la polémique qui l’accompagne.

Au détour de mes errances sur la blogophère, je tombe sur le post « “Sale pute”, une chanson pas très rock and roll » sur Pensées de ronde.

Citation :

De quoi je parle ?

D’un chanteur de rap, Orelsan, qui fera partie des invités du Printemps de Bourges.

Et dont la chanson phare est un modèle de finesse et de délicatesse. Morceaux choisis: « On verra comment tu suces quand j’te déboiterais la mâchoire », « J’rêve de la pénétrer pour lui déchirer l’abdomen », « J’vais te mettre en cloque, sale pute, Et t’avorter à l’opinel».

Moi j’appelle ça de l’incitation à la violence voire au meurtre […]

Forcement, moi je bondis sur mon tabouret ! C’est quoi ce con !

Mais bon, des polémiques autour du rap et des rappeurs il y en a régulièrement. Et à mon goût, elles ne sont que rarement justifiées (c’est mon avis, hein !). Donc, je me dis « bénéfice du doute », allons voir ce clip.

Je tombe tout d’abord sur un post - sur le blog officiel d’Orelsan - dans lequel le rappeur répond à cette polémique.

Citation :

Salut, il se passe plein de trucs en ce moment autour de mon clip « sale pute ».

En fait on comprend pas trop pourquoi ça ressort que maintenant, alors qu’on l’a un peu abandonné vu que le titre date pas mal (genre 2-3 ans), mais bon…

(…)

Cette œuvre de fiction a été créée dans des conditions très spécifiques relatives à une rupture sentimentale. Comme Orelsan le stipule dans l’introduction de sa chanson, ce texte met en scène un jeune homme qui, apprenant que sa petite amie l’a trompé, décide de noyer son chagrin et sa colère dans l’alcool. Sous influence, il se met alors derrière son ordinateur et écrit cette lettre en forme d’exutoire de la passion qui le dévore. Nous sommes alors exclusivement dans l’expression d’une pulsion que toute personne à qui ce type de mésaventure serait arrivé aurait pu être amené à ressentir dans ce genre de situation. En aucun cas ce texte n’est une lettre de menaces, une promesse de violence ou une apologie du passage à l’acte.

Comme toute création artistique, aussi violente soit elle, cette narration ne peut et ne doit pas être sortie de son contexte.

Conscient que cette chanson puisse heurter, OrelSan a décidé il y a quelques mois de ne pas la faire figurer dans son album ni dans ses concerts, ne souhaitant l’imposer à personne.

Nous sommes désolés que ce texte ait pu choquer certaines personnes.

En aucun cas OrelSan ne se pose en agresseur de la gent féminine.

Et je fouille à peine, et je voici le clip :

C’est vrai que les paroles ne sont pas douces. Ça pique quand même pas mal ! Mais bon, le type dans le clip vient de surprendre sa copine avec un mec. Il ne va pas chercher une arme ou une matraque… non, il va acheter une bouteille de Jack, il se met la tête à l’envers et dit toutes les horreurs qui lui passent par la tête. Il y a pire, non ?!

Bref, je ne comprends pas bien comment une telle polémique a pu naître autour de ce clip. Sauf si tout le monde s’emballe sans vraiment chercher à savoir…

Allez, du coup j’ai écouté un peu ce qu’il fait et vous avez droit à du rab.

Son dernier morceau (j’aime bien le clin d’œil au début) :

ORELSAN - DIFFÉRENT

Et d’autres :

Changement [edited version]

NO LIFE

En savoir plus :

Edit :

Après reflexion, je me dis que quand même un banbin de 12 ans qui tombe sur cette vidéo, seul, sans adulte à ses côtés pour pouvoir en discuter… c’est pas génial.

Du coup, j’aurais adoré avoir une option : « ce post / cette vidéo est limité au plus de ..ans ». Une option reconnue par le logiciel de contrôle parental de l’ordinateur du visiteur. Si le filtre dit « c’est bon », le visiteur accède normalement au post et/ou à la vidéo, si non un message indique « ressource inaccessible au moins de ..ans ».

Pour moi c’est plutôt de ce côté là qu’il faut creuser. Cette piste du filtrage des visiteurs me parait beaucoup plus profitable à long terme que celle qui consiste à « saisir la justice » et à « censurer » à tour de bras.

Je pense vraiment que le dialogue restera toujours la réponse la plus adaptée, loin devant la censure et le déni. Dans le cas présent : la colère, celle qui s’exprime sans retenue, ça existe ! Cracher sa colère - avec des mots - peut être salutaire. Si ça dure dans le temps, il faut commencer à se poser des questions. Passer à l’acte, ou inciter quelqu’un à le faire à notre place est un acte criminel.

Ainsi, encadré correctement, ce clip peut quasiment devenir un outil pédagagique, un support de reflexion. Mais la censure, c’est tellement plus facile que le dialogue et la reflexion… le problème ? Bien souvent, le déni entraine des dérives : les suicides, les sectes, les fanatiques, les crimes passionnels… tous se nourrissent de ces choses dont on ne peut pas ou ne sait pas parler.

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