Rencontre du troisième type

Rencontre du troisieme type (image issue du film de Steven Spielberg)« Je n’y comprends rien ! Ce type là, c’est l’homme de ma vie, j’en suis sûre, je le sens au fond de moi… mais je n’y comprends rien. Tu vois, d’habitude, quand un type me plait, j’arrive à… au moins il me remarque. Mais là, rien. Comme si j’étais juste personne. T’y comprends quelque chose toi ? »

Doni avait croisé le regard de l’homme de sa vie dans un moment d’ennui profond. A cet instant, ses grands yeux noirs l’avaient littéralement électrisée. Il était alors près de 18h et aux quatre coins de la plage les gens commençaient à s’en aller. Assise sur sa serviette Doni contemplait discrètement les marques de son maillot ; elles commençaient doucement à s’installer. « Chouette ! » Par contre, il devenait aussi évident que ses poils commençaient déjà à pointer le bout de leur nez. « C’est chiant ça ! ».

Un peu plus loin, Léa jouait dans l’eau avec son nouveau boyfriend. Un petit blondinet un peu bouboule. Anglais, gentil, mais bouboule. « Ça aussi, c’est chiant. » Tout à la contemplation de ses poils naissants, Doni pestait. « Et voilà, Madame rencontre un type, et dans la seconde je n’existe plus. Super les copines. J’adore. Bon, ça va maintenant, ça va faire deux heures que je m’ennuie. Je vais la chercher ! »

Elle n’avait pas fini sa phrase que déjà Doni oubliait Léa. Dans son élan, elle leva la tête. Son regard fut aimanté par deux yeux immenses, noirs, rieurs. Un frisson d’excitation parcouru Doni des pieds à la tête et une fraction de seconde lui suffit pour rassembler ses affaires et s’élancer à la poursuite de l’homme de sa vie.

Doni avait flashé sur ses yeux. Maintenant, elle ne pouvait plus détourner les siens de son cul. Petit, bien rebondi, moulé dans son maillot humide, il était parfait. Et l’homme autour de ce cul parfait, était plus parfait encore. Grand, la peau mate, des épaules solides, de longues mains très fines, un sourire ultrabright, une classe folle. Quand il lui dit « bonjour », Doni crut s’évanouir. Sa voix était chaude, suave, envoutante.

Une telle perfection était un vrai mystère. Mais son attitude était plus étrange encore. Doni s’était arrangée pour croiser l’homme de sa vie à de multiples reprises. A chaque fois, ils avaient échangé quelques mots, quelques rires. Pourtant, à aucun moment Doni n’avait pu déceler quoique ce soit dans son attitude : ni surprise, ni ras le bol, ni enthousiasme. Croiser cette fille - magnifique ! - toutes les heures, partout, où qu’il aille ne semblait pas perturber Monsieur outre mesure.

« Tu y comprends quelque chose toi ? »

Laisser un commentaire