L’enfer est une plage pavée de questions - réponses

Quel est le pire : les questions ou les réponses ?Doni avait fini par retrouver l’homme de sa vie. Mais à peine l’avait-elle rejoint, que de nouveau elle le perdait. L’œil mauvais, désabusée, elle avait du mal à accepter son sort. Impuissante, elle ne pouvait qu’observer : assis au comptoir, Sébastien était en train de flirter avec sa toute nouvelle conquête.

Et vous savez le pire ? Avec tout ça, Doni n’avait toujours pas de réponses à ses questions. « Que diable s’était-il donc passé la veille ? Comment avait-elle pu croire l’affaire conclue au point d’en perdre la tête ? »

C’est sur la plage, en début d’après-midi que Doni avait retrouvé Sébastien. Avec le naturel dont lui seul avait le secret, il lui avait juste demandé : « Bien rentrée ? Chouette soirée hier, non !?» Doni en resta… septique. Elle avait envisagée de nombreuses possibilités : la bouderie, les insultes, la colère, de difficiles explications… tout, mais pas cette indifférence !

Évidement, dès son retour au camping, Doni avait questionné Léa. Comment diable, avait-elle pu finir dans le lit du mauvais type ? Mais la réponse de son amie ne l’avança guerre : « je vous ai laissé en train de rire ensemble, je reviens dix minutes plus tard… lui et ses copains se sont envolés et toi tu me présente un type trooop bien !? J’ai bien essayé de comprendre, mais tu m’as envoyé bouler. »

Face à l’homme de sa vie, Doni prit donc l’option la moins risquée : « heu ! Oui, vraiment bien cette soirée. Et… toi ? Justement avec Léa on se disait qu’on ne vous avait même pas vu partir, est-ce qu… » Doni ne savait même pas comment finir cette phrase. Elle avait juste envie de l’attraper par les épaules, de le secouer, de lui hurler « putain, mais qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi, mais pourquoi j’ai pas fini la nuit dans Tes bras ? »

« Ah oui, ça nous a pris subitement. On s’est dit qu’on finirait bien la soirée dehors, sur la plage. C’était bien, tu aurais dû venir. » Doni en resta interloquée, elle se sentait perdue, humiliée. Tout s’embrouillait dans sa tête, les rires, le bien-être, son réveil après d’un inconnu… Comment… Pourquoi… ??

C’est au moment où Doni sentit son esprit vaciller qu’elle était apparue, telle une hallucination. Carla qu’elle s’appelle ! Elle avait débarqué comme un guêpe au beau milieu d’un pique-nique. Et salut, et ça va depuis hier soir, et au fait je te présente mon cousin, et il s’appelle Cyril, et bla bla… En une fraction de seconde, sous le regard médusée de Doni, tout bascula. C’est alors qu’elle sut. Elle sut avec certitude qu’elle était la fille la plus malheureuse au monde. La tension qui s’était installée tout de suite entre les deux hommes ne laissait que peu de place au doute.

Plus tard, Doni qui n’arrivait toujours pas à comprendre la soirée de la veille, ni à se faire une raison, fut témoin de leur premier baisé, puis du second, puis… poussée par une puissante envie de glace au chocolat, elle partie excédée.

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