L’hiver s’annonce… fraîchement

Le froid s'annonce...

C’est déprimant de les voir ainsi. Mes mains sont toutes froides, desséchées, assoiffées. Elles ont pris dix ans en deux jours. Agacée, je me lève et me dirige vers le tube de crème qui trône sur la table de nuit. C’est de saison : mes mains réclament leur dose de gras à corps et à cris… et la célèbre dépression saisonnière me guette.

Posé à la sortie de la chambre, le miroir m’observe d’un œil critique. « T’as vu ta dégaine ?! Non mais sérieux, tu t’es vu ? » Emmitouflée dans mon costume d’hiver - jogging xxl et robe de chambre en polaire - je ne ressemble vraiment pas à grand chose. Voir même à rien. Soupir… Et voilà, c’est parti pour six mois de fraîch’attitude.

Le retour dans le bureau se fera avec un mouvent de recul, comme un réflexe. Le froid ici se fait rampant et plus insidieux qu’ailleurs. Sous la fenêtre, la tapisserie arbore une mine anciennement détrempée : quand il pleut fort dehors, l’eau trouve son chemin jusqu’à cette tapisserie. Aujourd’hui le ciel brille d’un bleu glacé… et c’est la fraîcheur de l’automne qui entre sans frapper. Avec elle, la température intérieure a bien chuté : il fait 15 - 16°C dans cette pièce orientée plein nord, chauffage allumé.

Ainsi, ce quatrième hiver dans ma maison gruyère s’annonce en grande pompe. Sa perspective me fatigue, me dérange, me donne des envies de fuite. Pour bien faire il faudrait tout détapisser, reboucher trous et fissures, et enduire tout le pourtour de cette fenêtre en pvc posée n’importe comment. Oui pour bien faire, il faudrait tout refaire… mais, nous sommes locataires, fauchés et plutôt bercés par l’idée qu’un jour prochain nous pourront enfin sortir de ce frigidaire géant.

En attendant le froid s’annonce. Dans quelques temps, je travaillerai sous couverture… comme les indics. Rassurez-vous, on s’y fait à force. Pour l’heure, ma polaire et moi nous installons devant l’ordinateur. Assis. Quasi-immobiles. Avec le froid qui s’insinue partout comme seul compagnon d’arme.

En face, de l’autre côté de la fenêtre, les voisins sont en tee-shirt, fenêtre grande ouverte, dans une chambre inondée de soleil. Quand je pense qu’il nous suffirait de traverser la rue…

Si je me fais toute petite, vous croyez que je peux m’installer chez eux pour l’hiver ?

Note, bonus, supplément d’âme (l’hiver arrive, alors faut bien que je vous bichonne un peu, sinon vous allez me faire une vraie déprime… et moi, je veux pas vous voir déprimer. Donc, voilà… vous avez droit à un bonus) : Tu crois que chez toi il fait froid ? Alors, il faut que je te dise : mes nouveaux voisins (pas ceux d’en face, ceux d’à côté) arrivent direct de Tokyo. Là-bas, leurs problèmes d’isolation étaient tels qu’ils ont pris l’habitude - eux et leur petite fille d’un an à peine - de vivre dans 4°C. Oui, oui, j’ai bien écrit 4°C ! « Nous avons vite renoncer à chauffer, de toute façon ça ne servait à rien ! » Remarquez, au moins ils ne seront pas trop dépaysés… dans leur gruyère contigu au mien. En fait, vu à travers leurs yeux, « ici c’est quand même drôlement bien isolé ! » Comme quoi, tout est relatif ;-)

2 Réponses à “L’hiver s’annonce… fraîchement”

  1. Myriam dit:

    Isolation pas chere:
    1 - Du gros scotch aluminium sur tout le pourtour de la fenêtre posé a cheval sur le châssis de la fenêtre et sur le mur.(pour éviter les vencoulis).
    2 - des rideaux en polaire ( la polaire ne nécessite pas de couture puisqu’elle ne s’effiloche pas, tu la suspend avec des crochets a pinces sur une tringle - marche aussi pour les portes). Certes cela coupe le jour mais pour la nuit c’est bien.

  2. missTizia dit:

    :)
    j’ai déménagé depuis. J’ai un appart bien isolé maintenant. Ça change la vie !

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