En mal de mots

Du coin de l’œil, j’observe mon carnet. L’horloge. Mon carnet. J’ai envie d’y coucher mes mots dans ce carnet… et en même temps, pas vraiment.

Depuis quelque temps, les mots ne me viennent plus que par brides décousues. Parfois, ils parviennent à esquisser une sensation, fantomatique et vaporeuse, mais ils peinent à dessiner clairement les émotions.

Depuis quelque temps, le temps m’échappe. Plus insaisissable que le vent, il tourne, vole, accélère, virevolte et s’en va. Et lorsqu’enfin il s’arrête, épuisé d’avoir tant remué, il n’aspire plus qu’au calme plat et à la passivité.

Alors les mots restent bloqués, éparpillés, incapables de se rassembler et de s’ordonner. Ils se multiplient, se dupliquent, s’agitent… et me voilà en proie au oui-mais-non de celui qui ne prend plus le temps de soi.

Ainsi va ma vie : éternel aller-retour entre l’expérimentation tout azimute et l’envie subite de balayer le superflu du revers de la main.

Retourner à l’essentiel.

Retrouver le temps, quitte à forcer les limites et les impératifs.

Parce qu’écrire est mon petit plaisir ; un plaisir timide qui ne prend place que dans le calme et le temps suspendu, lorsque l’agitation du monde se fige dans l’avant et dans l’après.

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