Dimanche

Aujourd’hui, c’est dimanche. Jour béni des dieux et de leurs hommes, proclamé jour de repos universel (oui, enfin… !? ). Engluée dans l’ambiance de cette journée paisible, je regarde mes poissons tourner dans leur aquarium. Le léger mouvement des plantes, combiné au chassé-croisé des poissons, ont un effet hypnotique. A lui tout seul, cet aquarium affirme haut et fort qu’aujourd’hui, nous sommes dimanche. Jour de calme plat. Jour de tranquillité absolue.

En tournant la tête, je croise le regard de mon chat. Ses petits yeux verts me regardent vaguement. Montrant son désintérêt total pour moi, comme pour le monde entier, ce jeune chat ne réagit pas au contact de ma main. Il se lèche un peu la patte, quelques secondes à peine. Il baille… oui, cela ne fait aucun doute. Pour lui aussi ce jour est dédié à la contemplation du néant.

Notre dimanche s’étire ainsi doucement, dans la tranquillité du printemps qui bourgeonne. Et moi ? Je n’arrive pas à décider si je suis bien, ou si je m’ennuie profondément. Peut-être que finalement les deux sont liés. Peut-être que la magie du dimanche ne peut réellement s’opérer que pour ceux qui ont tout le loisir de se dire : « aujourd’hui, c’est dimanche. Aujourd’hui, je n’ai rien de particulier à faire. »

Je reste ainsi, perdue dans mes réflexions dominicales. Pourtant, du coin de l’œil, plus surement qu’un aimant, il attire mon attention. Symbole de mes jours tumultueux, porte-parole de journées sans fin, mon agenda me regarde fixement. Posé sur une pile de documents divers en attente de rangement, il me présente l’intérieur de ses pages sans aucune retenue. Des pages noircies de tous ces rendez-vous pris ou à prendre, de ces multiples coups de téléphone plus ou moins prévisibles, de cette infinité de réunions en tout genre… mon agenda expose ses pages à qui veut les voir, sans aucune pudeur. Il s’affiche avec une parfaite effronterie.

Peut-être devrai-je prendre l’habitude de le ranger ? Ouais… De toute façon, demain on est lundi. Un lundi, qui pour une fois, s’écrit comme un dimanche. Alors, mon ami, tes pages noircies, tu peux continuer à les exhiber autant que tu veux. Moi, la seule chose que j’y vois, c’est que demain, nous serons encore dimanche !

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