Désir

Deux semaines plus tôt elle aurait abandonné son âme pour qu’il l’attrape et la jette face contre table.

Depuis, le désir s’est enfui. Il s’est évaporée comme ça, en une nuit, sans prévenir, sans se faire remarquer. Il a disparu, c’est tout. Son absence fut si discrète qu’elle ne s’en rendit même pas compte : le réveil fut bienheureux, puis la vie s’est écoulée paisiblement, normalement.

Ce n’est qu’au bout de quelques jours qu’elle finit par noter son absence. Un constat simple…  tiens ça fait quelques temps, il me semble… comme un flash, une idée qui passe, sans vraiment s’incruster.

Cette absence mit plusieurs jours encore avant de s’imposer vraiment à son esprit. La course du désir sous sa peau avait laisser place à la légèreté. Les vagues d’envie qui rendaient ses mains moites et son cœur irrégulier s’étaient dissoutes en une mer d’huile. Les images torrides qui balayaient son esprit et arquaient ses reins s’étaient évaporées.

Aujourd’hui, elle y pense à cette disparition soudaine et ne sait trop que faire de cet apaisement. Reposant. Inexpliqué. Elle ne peut pas dire que son désir lui manque, dans un sens son absence est liberté… d’un autre côté, ce calme soudain si évident lui parait un peu flou.

Au fond, elle sent bien que son désir n’est pas si loin. Même dans cette absence elle sent sa présence. Tapis, juste sous la surface, comme à fleur de peau. Il suffirait qu’il se montre d’humeur. Elle sait qu’elle prendrait plaisir à s’éveiller sous sa caresse. Tout en douceur. Dans le cocon feutré de leur chambre baignée d’une lumière tamisée…

crédit photo : je voudrais bien le savoir !

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