Attendre… pour quoi faire ?!

Je sais, j’avais dit « je me laisse jusqu’à la fin des vacances pour trancher ! » Oui, mais je ne fais pas toujours ce que je dis / devrais. Donc…

Non seulement j’ai pris ma décision, mais j’en ai aussi parlé à l’associée :

« Je pense que nous allons faire une erreur en nous associant : nous sommes trop différentes, et nous avons des objectifs et des priorités trop… incompatibles. »

C’est beau, hein ? Clair, concis, sans appel. Oui, sauf que là, vous ne voyez que la partie émergée de l’iceberg : Une phrase - pas du tout préparée, répétée, apprise par cœur, etc. - de toute beauté, déclamée avec assurance, sang froid et détermination. (La classe, quoi !)

Mais, du côté immergé du Titanic, cela donne plutôt : « AU SECOURS ! comment on dit à quelqu’un qu’on veut récupérer sa liberté ? Comment elle va le prendre ? Est-ce qu’elle va m’accuser de la laisser tomber ? Elle va me taper ! C’est sûr, elle va hurler, crier, insulter… AU SECOURS ! J’aime pas les relations conflictuelles ! … Bon aller, je me lance… dans deux secondes… (Le tout, étant bien sûr accompagné de sueurs froides : froid, chaud, trop chaud, transpire, froid…) BOUUH !

Vous savez le plus beau ? J’ai même pas eu le temps de finir ma phrase ! J’avais à peine esquissé l’idée que l’ex-associée a poussé un graaaannnnd soupir… « je pense pareil. Je ne savais pas comment te le dire. »

C’est pas beau, la vie ?

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Edit : Je le savais déjà, mais aujourd’hui je me sens obligée de le clamer haut et fort : celui qui a pensé le principe de la couveuse d’activité est un génie. Grâce à lui, j’ai la possibilité de tester grandeur nature, pendant deux-trois ans, mon activité et le fait de m’associer (ou non) AVANT de créer réellement ma société. Merci, merci, merci. Je n’ose imaginer le délire administratif qui nous aurait attendu à ce stade si nous étions déjà immatriculées, signataires de statuts… alors que là, nous sommes simplement allées voir notre conseiller pour lui dire : « on va se diriger vers autre chose ». Et… c’est tout !

Laisse aller


Découvrez Louisy Joseph!

samedi soir, 18h

L’homme a refermé la porte derrière lui. Et, me voilà seule assise sur les escaliers à regarder le vide qu’il a laissé derrière lui.

Nous sommes samedi soir, il est 18h. Dehors la nuit tombe. En claquant, la porte marque avec précision l’instant que j’aime le moins dans la semaine  : le moment où je regarde mon homme partir travailler, tout en sachant qu’au même moment la plupart des gens se préparent à passer ensemble la soirée la plus sympa de la semaine.

Bonjour, vous n’auriez pas vu ma boussole ?

Paumée ! Je ne sais plus où je vais, ni même où j’ai envie d’aller. C’est quand même bête de perdre sa boussole comme ça !

Les choses ont commencé à déconner après cette fameuse méprise, où plutôt après la réunion qui devait servir à éclaircir la situation. Le but de cette réunion était : mettre tout à plat, de façon à ce que la situation n’est aucune chance de dégénérer… et le résultat, une semaine plus tard, est :

« j’ai la sensation très désagréable que je devrais prendre mes jambes à mon cou. Oui, j’ai comme une petite voie dans la tête, et cette petite voie n’arrête pas de me répéter toujours la même phrase : nous ne sommes absolument pas faites pour nous associer à la tête d’une entreprise ! »

Ne pas dégénérer donc… Réussi non ?

Donc voilà, j’ai perdue ma boussole et je me retrouve à un croisement. Alors je vous pose la question : « je dois prendre à gauche ou à droite ? Ma petite voie est-elle bonne ou mauvaise conseillère ?

(Éléments complémentaires à prendre en compte en avant de répondre : dehors, il fait froid et grisâtres. Dedans, l’atmosphère est financièrement très limitée. Le stresse et la fatigue sont donc aussi de la partie.)

… je me laisse jusqu’à la fin des vacances pour trancher !

I’m blue

Et voilà ! je respect ma bonne résolution du moment (pas de travail le week-end and co)… et je me retrouve - dans la seconde qui suit- en pleine déprime !

C’est vrai, quand on travaille tout le temps, on ne pense pas au reste. Mais dès qu’on décroche, on se retrouve comme une c… à tourner en rond dans son salon, à penser à l’argent qui ne rentre pas encore, au découvert fantasmagorique qui pointe à l’horizon et à la penderie désespérée qui n’a pas accueillie de nouveauté depuis… trop longtemps pour oser le dire.

Autrement dit, à la première occasion, me voilà - moi et mon orientation très « créatif culturel » et « décroissant » - aux prises avec un coup de blues signé : « je veux acheter des fringues, j’en ai marre de porter toujours les mêmes trucs depuis … trop longtemps pour le dire ».

« C’est la faute à la société de consommation ! », diraient certains.

Est-ce vrai ?

Dans un sens, il faut quand même bien l’admettre : déprimer pour absence de nouveaux tee-shirts, pyjamas, chaussettes… ça parait quand même un peu débile. Mais… après-tout, peut-être que la société de consommation n’est pas « cause de nos actes », mais bien « conséquence de notre psycho-humanité ». Est-il si puéril de penser que l’Homme a besoin de nouveautés - régulièrement - dans sa vie ? Les nouveautés donnent le sentiment que les choses changent / avancent, et donc que les objectifs fixés se rapprochent. Dans cette optique, chaque achat matérialise un pas en avant vers la vie rêvée.

… bref ! En attendant, la même question revient tous les matins : « qu’est-ce je vais me mettre sur le dos ? » et les réponses possibles sont :

  1. Le vieux truc qui n’a plus aucune forme,
  2. le vieux truc troué / déchiré,
  3. le vieux truc que j’ai jamais porté parce que… je sais même pas pourquoi j’ai acheté ce truc-là,
  4. le vieux truc plutôt chouette mais que je porte non-stop et que je ne peux plus voir en peinture

… Vivement le jour de la paie !

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À voir :